Maria est ma grand-mère paternelle, la femme de Julien Vieux dont j’ai parlé la dernière fois. Je ne l’ai malheureusement pas connue non plus puisqu’elle est morte alors que je n’avais pas un an. Je me fie comme pour Julien à ce que m’a raconté mon père Raymond sur sa maman.
Maria donc, plus précisément Antoinette Maria Jourdan, est née au Teil en Ardèche le 11 février 1895. Elle est la fille unique de Etienne Ernest Jourdan et de Maria Angelina Charbonnier.
On la voit ici avec ses parents.
Elle passe son enfance et sa jeunesse dans le hameau de Mélas (commune du Teil). Elle suit l’enseignement primaire, a son certificat d’étude et reste en contact plus tard avec ses maîtresses, notamment Madame Ranchin !
Elle est élevée dans une famille où la religion est très importante par une mère catholique et un père protestant et très tolérant.
On la voit ici dans son groupe de communiantes.
Sur la photo ci-dessous, Maria est la jeune fille sur la droite.
Puis elle travaille dans une fabrique à confectionner des boîtes.
Puis, guidée par sa tante Titine (Ernestine Jourdan, une soeur de son père), elle se rend à Marseille (rue Paradis) où elle travaille chez Monsieur Vial, un avocat pour entretenir leur maison et faire la cuisine.
Les patrons et leur famille ont prise Maria en affection et elle apprend beaucoup chez eux. Ainsi, elle devient une bonne maîtresse de maison et une excellente cuisinière. Elle passe même les vacances au bord de la mer avec eux et en garde un excellent souvenir.
Voici une carte postale de ces vacances envoyée à son cousin Felix Charbonnier :
En 1922, avec sa cousine Joséphine Doulmet (fille de Fanny Jourdan, une soeur de son père) :
Elle rencontre Julien par le biais de sa tante Herminie Charbonnier (la soeur de sa mère) qui connaissait la tante de Julien Vieux (Anna Garnier, la soeur de la mère de Julien, Berthe Garnier). Elles devaient toutes deux habiter le Teil à cette époque et ont du se faire rencontrer les deux jeunes gens. Julien a trouvée Maria « belle et dégourdie » et ils ne se sont plus quittés !
Elle se marie au Teil à 30 ans avec Julien Vieux le 29 août 1925.
Sur cette photo, on les voit justement avec ces deux tantes et leurs familles. De gauche à droite : Tante Anna Garnier (épouse Bastide) avec sur ses genoux Raymond et Lucile, la tante Herminie Charbonnier (épouse Arnaud), Maria, sur la chaise Victor Arnaud (le mari d’Herminie) et derrière leur fils Victorin Arnaud (parrain de Raymond),Philippe Bastide (mari d’Anna) et enfin Julien Vieux.
Après son mariage, elle ne travaille pas. Son mari ne le souhaite pas. Elle s’occupe donc de ses deux enfants Raymond (né en 1926) et Lucile (née en 1928) et de son mari !
Elle est très extravertie et se lie facilement avec les gens, leur rendant service volontiers.
Ils vivent à Valence, rue Chateauvert, avec les parents de Julien. Elle s’entend bien avec Berthe, sa belle-mère mais c’est plus difficile après la mort de cette dernière avec Firmin, le père de Julien, plus rude, taiseux et un peu bougon !
Lorsque Julien et les enfants font des voyages en France, elle reste auprès de ses beaux-parents.
Maria a beaucoup de bon sens et de sens pratique, Julien étant plus instruit et intellectuel, bien que modeste !
Raymond se souvient que sa maman lui faisait faire la prière le dos appuyé contre la cloison pour que lui et sa soeur Lucile se tiennent tranquilles pendant ce temps !
Maria fait partie de plusieurs groupes « religieux » dont l’Archiconfrérie de Notre Dame du Sacré Coeur, la légion de Marie et l’Action Catholique Générale des Femmes. Elle prie beaucoup pour sa famille.
Physiquement, Maria est petite (1m52), a les cheveux noirs coiffés en chignon et porte de petites boucles d’oreille.
Voici le portrait qu’en fait son fils Raymond :
Elle souffre et pleure beaucoup du fait que son fils Raymond, alors étudiant, ait la tuberculose. A l’époque, c’était une maladie honteuse que l’on cachait. Elle prie Sainte Rita, patronne des causes désespérées !
Au moment de la maladie qui devait emporter son mari Julien, elle-même a des problèmes de santé qui la font souffrir.
Quelques photos dans les années 60 après la mort de Julien :
Les dernières années de sa vie, Maria n’a plus toute sa tête (maladie d’Alzheimer ?). Elle se perd dans Valence et on la retrouve parfois désorientée dans un café. Fin 1973, son état devient préoccupant et on doit l’hospitaliser.
Une de ses dernières photos. Le nouveau-né (enfin la nouvelle-née !) dans ses bras, c’est moi !
Elle décède à Valence le 21 novembre 1973 à l’âge de 78 ans.
Elle est enterrée au cimetière de Valence.